Quelques jours dans la capitale slovène, pour une rencontre des associations européennes de personnes malentendantes, ont dissipé toutes mes inquiétudes sur la compréhension des langues étrangères avec l’implant.
Le jour du départ, l’application « Nucleus Smart » avec laquelle je modifie, depuis mon téléphone, la sensibilité et le volume de l’implant ne fonctionne plus. Un jour férié, loi de Murphy oblige… Imaginant qu’elle ferait doublon avec l’application, je n’ai pas emporté la télécommande dans mes bagages. Après moult tentatives et grommellements de dépit à l’idée du séjour gâché par l’impossibilité de communiquer, l’appairage entre le téléphone et l’implant finit par se rétablir. Pfiou ! Cette petite contrariété me rappelle la portée de la technologie sur mon quotidien, la dépendance qui en résulte et donc l’organisation que je vais devoir mettre en place.
Sur place, conférences et échanges sont rendus accessibles par une boucle à induction magnétique (BIM) qui transmet le son directement à l’implant et sous-titrage en temps réel. Un bon exercice pour la rééducation : je peux écouter et lire en même temps les propos des intervenants. Les conversations informelles, que j’appréhendais, se passent tout aussi bien et plusieurs malentendants implantés découvrent avec enthousiasme mon processeur dernier cri !
Au moment du contrôle à l’aéroport, à Paris comme à Ljubljana, je présente ma « carte de porteur d’implant » car il est préférable que je ne passe pas sous le portique de sécurité. La demande est facilement prise en compte. En revanche, à l’aller comme au retour, le contrôle de ma valise est complété par des palpations et un test de détection des traces d’explosifs. C’est un peu plus long, mieux vaut ne pas arriver en retard.
Les sonorités de l’anglais se sont révélées aussi familières que le sont devenues celles du français au cours de ces derniers jours. Constat rassurant qui laisse ouverte la possibilité de pratiquer les langues, l’une de mes passions, un peu mise à mal par la surdité, mais qui me titille à chaque fois que j’y reviens.
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Merci pour tes témoignages et ressentis très prometteurs.
C’est l’hôpital qui a conseillé de ne pas passer sous les portiques ? Au début je faisais comme toi et puis ça a été épique au Maroc, on m’a dit de passer entre les 2 portiques mais vu mon profil, je ne passais pas… Bref, depuis j’ai lu qu’il n’y avait plus d’inconvénients à passer les portiques avec un implant donc je passe comme ça sans souci. Par contre j’ai la carte avec moi pour le cas où on me demanderai quelque chose.
Je pensais à une rubrique trucs et astuces dans notre magazine associatif genre « Déballe ton sac » et surtout ta trousse appareillage… une photo, un inventaire et un commentaire à partager. J’ai un sac exclusivement destiné aux nouveaux objets qui demandent chargeurs, chargeurs de piles, câbles, casques, appareil photos… et encore chargeurs.
Je ne peux même plus faire du camping sauvage…
Ma vie sans implant, je ne l’imagine même plus, aussi vive le progrès !
Bon week-end