6 ans après une première implantation cochléaire, je démarre un nouveau chapitre de ce blog. Dans l’intervalle, des idées d’articles me sont venues en pointillés, sans que je prenne le temps de les développer ici. Je les garde au chaud dans une liste pour de prochains moments plaid-thé-chats-écriture. Ce soir, je profite de la pause post-chirurgie pour vous partager mon actualité phare de ces derniers jours : une deuxième nouvelle oreille.
La complémentarité s’est estompée
Il y a 6 ans, je vous décrivais, avec des paillettes dans les oreilles, ma sensation d’une complémentarité entre mon implant cochléaire (côté droit) et un appareil auditif (côté gauche) : d’un côté les mots et de l’autre un relief qui texturait les sons, les voix, la musique.
Au fil des dernières années et à mesure que mon audition a continué de baisser côté gauche, cet équilibre est devenu moins évident. Au point qu’il me faille du temps pour m’en apercevoir, quand mon appareil auditif s’éteint.
Depuis un an, j’ai commencé à me focaliser sur les témoignages de personnes bi-implantées et à évoquer ce possible deuxième implant avec les professionnels qui m’accompagnent au centre d’implantation.
Une marche difficile à gravir
D’un point de vue auditif, je n’avais presque plus rien à perdre : seules les fréquences les plus graves étaient encore perceptibles avec un appareil auditif pour cette oreille. En l’implantant, le risque de perdre ces décibels résiduels est important. Comment savoir à quel moment prendre le risque de passer du presque rien au rien du tout ? Ce qui m’a fait tergiverser, avant de me sentir prête :
- Et si c’était très différent ? Plus de son du tout sans porter les parties externes de l’implant : difficile d’imaginer à quoi peut ressemble ce silence encore plus profond.
- Et si la marque de mes implants était un jour à la traîne ou arrêtait son activité ? Plus encore qu’actuellement, mon audition dépendra de la marque de mes implants pour pouvoir entendre (je compte donc sur Cochlear pour rester à la pointe en matière de recherche & développement^^).
- Et si cela m’ôtait toute chance de réentendre comme avant ? La crainte que l’implantation de cette oreille « restante » m’empêche par la suite de bénéficier d’avancées de la recherche (oui, c’est de l’ordre du fantasme ou de la science fiction, il est très improbable qu’une « chance de réentendre » me concerne un jour, mais l’argument m’a tout de même fait hésiter).
En pesant le pour, le contre et encouragée par plusieurs retours d’expérience enthousiastes, la conviction s’est peu à peu dessinée dans ma tête qu’il était temps de tourner la page vers cette nouvelle étape sonore.
Électrodes en place !
J’ai été opérée de l’oreille gauche le lundi 5 février 2024. Arrivée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à 9h, repartie à 17h avec un look assumé d’œuf de pâques avant l’heure, je me remets depuis paisiblement de l’intervention, accompagnée par la même équipe du centre d’implantation cochléaire de l’hôpital Rothschild, à Paris, qui me suit depuis 6 ans et avec laquelle je me sens en confiance. J’y vais demain pour l’activation et suis impatiente de découvrir les sonorités de cette nouvelle oreille.
En savoir plus sur la pose d’un implant cochléaire :
Voici un article rédigé par le Dr Elisabeth Mamelle pour décrire en détail l’intervention qu’elle réalise : https://www.association-anic.fr/chirurgie-implantation.htm
Photo : Brett Jordan / Unsplash
Super Solène, je te souhaite le meilleur pour ce nouvel implant. Qui t’a opérée à la Pitié ? Je vais suivre ton blog avec intérêt. A bientôt
Merci Isabelle 🙂
C’est le Docteur Mamelle et son équipe qui m’ont implantée, à nouveau cette fois-ci.
Bonjour Solenne
Je découvre votre blog avec intérêt.
Opérée d’une otospongiose unilatérale ( avec un piston) il y a 4 ans, même si j’ai retrouvé de l’audition, ma vie est un enfer à cause des acouphènes.
Je voulais donc savoir comment vous alliez depuis l’implantation de cette « nouvelle oreille »?
Merci