Un sujet qui me préoccupe depuis le début de l’utilisation de la partie externe de mon implant cochléaire : l’arrimer solidement à mon oreille. Plus encore depuis le jour où il est tombé dans l’allée centrale du train au moment où je hissais ma valise dans les rangements situés au-dessus des sièges. Chute inattendue immédiatement suivie d’un épisode de frayeur, à la vue d’une gigantesque valise roulant dans un sournois silence vers ma précieuse petite oreille amovible ! Glurps… Peu après l’activation, je découvrais cette petite problématique insoupçonnée.
Quand le processeur glisse de mon oreille, il est souvent retenu par l’aimant qui maintient l’antenne contre ma tête tandis que le reste pendille dans mes cheveux. Cet aimant, qui le relie le à la partie interne, a été choisi pour être suffisamment puissant pour fixer l’antenne mais pas trop non plus pour ne pas endommager la peau à cet endroit.
Pour que le processeur tienne aussi bien qu’un appareil auditif, il y a bien la solution de placer un embout dans le conduit auditif. Mais après 15 années obstruée, mon oreille droite respire enfin. Alors, la perspective d’un embout qui ne sert même pas à entendre ne m’enchante pas.
En juin dernier, à l’Assemblée du Bucodes SurdiFrance à Avignon, des amies implantées m’ont révélé leurs astuces pour bien positionner l’implant. Emmanuelle m’a montré comment le glisser d’abord sur le contour de l’oreille, en partant du bas, puis en positionnant l’aimant sous les cheveux. En le repositionnant en cours de journée, j’ai plutôt tendance à le placer au-dessus de mes cheveux. « Ça donne à l’antenne un air de barrette », me fait remarquer Frédérique.
Dans les lieux très fréquentés, où je pourrai être bousculée, je porte un bandeau la plupart du temps. Toutefois, le drame évité de la valise continue de hanter mes heures perdues et, dans une démarche de prévention – qui fera plaisir à mon assureuse si elle lit ce blog – je décide d’acquérir un petit système qui aide à mieux fixer l’implant sur l’oreille. Il en existe plusieurs modèles et différentes tailles sur le catalogue du fabricant. Ne sachant comment choisir, je prends rendez-vous à l’Ific (Institut francilien d’implantation cochléaire) pour les tester avant d’effectuer cet achat.
Le temps de trouver un créneau parisien compatible, ce rendez-vous n’a lieu que début septembre. Je rencontre donc un audioprothésiste et une orthophoniste qui me montrent du matériel de test assorti d’une kyrielle d’explications sur les trois modèles possibles. D’abord, contrairement à ce que j’avais imaginé, la version sur-mesure n’obstrue pas le conduit auditif grâce à un système d’embout « squelette » qui se loge dans le creux du pavillon. Je m’intéresse de près aux deux autres modèles qui présentent l’avantage d’exister en standard. C’est l’occasion de les manipuler et de les installer sur mon implant. Je secoue la tête pour en vérifier l’efficacité. Ça semble bien fonctionner. A priori, tester cet accessoire n’est pas une demande fréquente chez les adultes implantés. Arf… je ne comprends pas comment font les autres !
Deux jours plus tard, l’accessoire « snugfit » en taille médium atterrit dans ma boîte aux lettres. Après une semaine d’utilisation, je constate que l’implant tient certes mieux mais qu’il s’échappe tout de même de mon oreille de temps à autre. Au bout de quelques jours, le système devient un peu douloureux au point de contact avec le lobe de l’oreille. Je fais donc une pause sans cet accessoire mais réessaierai prochainement. Il apporte une meilleure tenue même si je n’ai pas retrouvé la liberté de mouvement escomptée.
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